
Déjà que mes souvenirs sont lointains et diffus, ils ont été sélectionnés, influencés et remodelés par la vie qui a continué pour moi après la fin de la lecture. J’ai contemplé l’océan à multiples reprises depuis, plutôt calme et ensoleillé dès le petit matin en été que dans le tumulte d’une tempête automnale.
L’élaboration de ce projet a été rapidement remobilisée par un séjour sur l’île São Miguel dans les Açores. Un an pile après ma virée bretonne en pleine tempête, je me retrouve au milieu de l’Atlantique sur un îlot volcanique confronté à un océan agité en permanence. Je me dis que c’est l’occasion d’interroger à nouveau les motifs de l’eau et à quel point leurs collecte et analyse mentale influencent mes souvenirs.
Tout ce qui m’entoure et ce à quoi j’aspire influe sur mes souvenirs. Alors ma mémoire ne se souvient en fait que de ce qui lui plait, l’eau, l’océan, le froid qui saisit le corps, les vagues, le surf, l’adrénaline du large.
Et ça s’arrête là.
