L’hypotypose est une figure de style consistant à décrire une scène ou un événement de manière très vivante et détaillée, au point de donner au lecteur l’impression de voir ou de vivre la scène. Ce procédé est particulièrement adapté au style de Kerangal, qui excelle dans l’art de rendre des descriptions extrêmement visuelles et immersives.
J’ai bien compris que je peinerai à raccrocher les éléments narratifs du livre sans le lire à nouveau. Je vais donc me raccrocher à ce qui m’est revenu et ce que la discussion avec Claude à ravivé dans ma mémoire afin de créer ma perception sensible de l’oeuvre à posteriori.
Une particularité que Claude a mis en avant est le fait qu’il y ait un fort contraste entre cette idée froide et hostile que j’avais, l’image de l’océan, d’une tempête et toute la partie que j’ai omise du livre où le sang, le coeur et les rapport humains et aux corps sont importants.
C’est comme si l’eau salée et glaciale animée par les vagues se muait rapidement en sang pompé et chauffé par le coeur.
L’océan est agité et sombre, dans un bleu gris à l’aube, des vagues déferlent jusqu’aux falaises, elles reprennent les pulsations des abîmes, soudain le liquide se transforme et rougit. L’océan se mue en du sang dont le mouvement est créé par la pompe du coeur humain.
L’hypotypose, c’est un peu l’expérience synesthésique de l’oeuvre par le simple prisme des mots et de l’imagination. Pour faire écho à cette idée d’un univers imaginaire qui se construit en nous et s’alimentent avec le temps, deux tunes me viennent en tête, chacune dans leur titre et leur processus de création reprennent assez symboliquement mes ressentis de lecture et redécouverte.
La première est « Réminiscence » de l’artiste Molécule donc la démarche créative est assez particulière. Il se rend au contact de la nature afin de capter les sons, ici, des vagues de Nazaré, pour les mixer après et créer des sons uniques en leur genre. Un documentaire super sympa est aussi dispo ! https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&opi=89978449&url=https://www.youtube.com/watch%3Fv%3DG3Lr-4_AFnw&ved=2ahUKEwiutqiMl-uJAxWmVqQEHRf_NsYQ78AJegQIFhAB&usg=AOvVaw1MPsZsRoqftOerGmCjFOsW

La deuxième c’est « Bloodflow » de Grandbrothers, comme son nom l’indique elle se calque comme sur les pulsations du coeur avec une mélodie récurrente qui construit quelque chose de beau et humain.

Ce contraste qui s’est installé entre ma mémoire et la réalité du livre s’illustre en un sens par la confrontation et la fusion du bleu et du rouge. J’ai envie de jouer sur cette image symbolique pour porter ma démarche expérimentale en m’appuyant sur les pistes ouvertes par les IA.